J'aime être seule [pv. Eddy McGarden]

Opale poussa la porte de la bibliothèque & lança un regard panoramique à la pièce. Tout sentait le renfermé, & respirait la nostalgie. Comme si tout ces livres n'aportaient que des mauvaises nouvelles. C'était desépérant. La jeune fille s'avança dans la pièce, & chercha un endroit où s'asseoir. Elle remarqua un fauteuil dans un coin & se dirigea vers lui.
Au passage, elle frôlait la couverture des livres du bout de ses doights. Son regard s'arrêta sur l'un d'eux, "Psycologie & comportement des chevaux". Sans même le regarder, sans même s'arrêter, elle continua sa route en l'emportant dans sa main droite.

Elle s'assit sur le siège, & se mit à feuilleter le livre énorme, tournant juste les grandes pages de papier plastifié. Ses yeux s'arrêtaient sur quelques phrases, quelques bribes de mot qu'elle absorbait. Elle avait commençé par la fin. Comme quand elle lisait des mangas. Comme presque toujours avec n'importe quel livre.

Au bout d'un moment, lassée, elle referma son livre, laissant juste un doigt à l'intérieur pour marquer la page, & appuya son épaule sur la vitre, juste à côté. Il n'y avait personne dans la bibliothèque, & elle aimait bien être là, seule dans son coin.
Elle posa sa tête contre la fenêtre aussi, & observa le dehors d'un air rêveur. Encore l'hiver. Lassant hiver...

Quelques flocons de neige s'envolèrent dans les airs sous la sombre luminosité d'une nuit noire. Aucune étoile n'animait le ciel, la lune elle même semblait l'avoir desertée. Au pied d'un magnifique saul pleureur encore jeune et dénudé de ses maigres feuilles par l'hiver, une silhouette inquiétante se dessinait. La pénombre régnait.
Si l'on se rapprochait un peu, le doux visage d'un garçon nommé Eddy apparaissait lorsque qu'il s'approchait de la batisse principale. La scène dura de longues minutes. Assomé par le bruit du silence l'homme semblait perdu dans ses pensées. En vérité, il ne pensait strictement à rien si ce n'est à cette fatigue qui ne voulait pas l'achever. Il était épuisé mais ne parvenait pas à dormir. Ses yeux légèrement rougis par le froid de ses dernières semaines, meme dans l'ombre semblaient encore pouvoir briller d'un bleu magnifiquement saisissant.

Un peu de neige traversa un instant l'air avant d'aller se déposer plus loin dans l'herbe endormie. Eddy se releva faisant craquer son genoux au passage et s'adossa une minute contre le tronc si irégulier et imparfait de l'arbre. Il soupira discrètement un souffle léger et se décida à regagner sa chambre. Alors qu'il traversait le hall d'entrée, il changea d'avis et grimpa tranquillement les escaliers qui menaient au premier étage et à la vieille bibliothèque. Dernièrement il y avait trouvé refuge et se plaisait à venir embrasser chaque nuit la nostalgie qui habitait l'endroit. Lorsqu'il parvint à la large porte en chène qui permettait son accès, il fut étonner de voir que celle ci était entrouverte mais n'y pretta pas attention. Sa main large mais bien dessiner s'appuyer contre le bois. Il mit une certaine poussée dans son bras pour obliger la porte à s'ouvrir. Calmement il pénétra dans son refuge et avec toujours le meme emmerveillement alla s'installer au milieu des étagères et des livres. Il se laissa glisser le long de l'une d'entre elles et gagna le sol. Il ne savait vraiment pas ce qu'il faisait. Il devait bien être déjà trois heures du matin et il hérait comme un fantome hantant un chateau. Il posa son regard sur le vieil ouvrage qui lui faisait face. Il ne portait pas de titre, seule une pochette rouge de cuir abimée recouvrait son contenu. Il voulu le saisir pour en découvrir les trésors mais renonca au dernier moment et se mit à fermer les yeux.

Opale continua à feuilleter ce livre, toujours adossée à cette fameuse fenêtre. Dehors, la nuit était noire. Noire d'encre, aurait ajouté la Mort. Car la Mort ne noircissait pas tout, mais voyait les choses avec justesse.
Opale avait lu un livre, récemment, sur les nazis & les juifs, racontant l'histoire d'une pauvre petite fille qui n'avait pas eu de bol, & la Mort en était la narratrice. A vrai dire, ce livre avait un peu choqué la jeune fille. Elle aiamit bien la rudesse de certains livres, & la tristesse qu'ils dégagaient.

Opale se ressaisit & jeta un coup d'oeil à sa montre.
3h12. Déjà.
Elle prit le livre dans sa main droite & se releva afin d'aller le reposer. Doucement, elle déambula dans les allées pendant quelques minutes avant d'arriver à la bonne. Elle glissa le livre là où elle l'avait trouvé, dans les "P", car tout ces livres étaient bien évidemment rangés par ordre alphabétique. C'en était presque trop parfait.

La jeune fille tourna & s'engouffra dans une autre allée. Elle avait prit soin de se changer, de se laver & tout le blabla après sa journée, aussi ce retrouvait-elle en slim noir, bottines à talons - qui claquaient un peu trop bryamment, au passage -, & un tee-shirt rouge, marqué de noir. Elle avait bien sûr son éternet collier noir, une simple lanière, accroché haut dans son cou, si sérré qu'il l'étranglait presque, avec sa boucle d'argent & son petit cadenas.
Mais elle ne s'attendait tout de même pas à croiser quelqqu'un à cette heure-ci.

C'est alors, donc, qu'elle l'aperçut, au croisement de ses deux allées. Une personne qu'elle ne connaissait pas, qu'elle n'avait, de surcoit, jamais vu, alors qu'elle dirigeait cet établissement ! Un jeune homme - mignon, il fallait l'avouer -, les yeux fermés. Elle srut d'abord qu'il dormait. Mais pour ne pas l'avoir entendue arrivé à des kilomètres à la ronde, avec des talons pareils, il fallait avoir le sommeil très, très, très lourd.

"- Heu... ca va ?"

Ce fut tout ce qu'elle trouva à dire. Mais d'un côté, elle eu peur qu'il soit arrivé quelque chose à ce jeune homme. Seul, - enfin... pas vraiment seul -, dans une bibiothèque, à 3h12... 3h17 maintenant, ce n'était pas courant. Elle même souffrait parfois d'hyperventilation, alors elle avait toujours eu peur d'un éventuel problème.

A peine il eut les yeux fermés que beaucoup d"images défilèrent dans sa tête, c'était tout embrouillé. Il se revoyait plus jeune, avec ses parents mais aussi avec LE cheval qui avait changé la vie du notre jeune homme mais ses moments douloureux lui serraient trop fort le coeur pour qu'il continue à rester là, les yeux fermés. Puis des bruits de pas qui s'intensifiait au fur et à mesure le précipita dans son geste. Il ouvrit précipitamment les paupières, laissant apparaître de magnifiques yeux bleu très intimidant qui se déposèrent tout de suite sur une jeune femme - assez mignonne - blonde avec de jolis cheveux blonds ondulés - voire bouclés -. Celle-ci l'interrogea sur « comment il allait », Eddy n'aimait pas - détestait quasiment - que quelqu'un s'occupe de lui, de ses affaires.
Il fixa la jeune femme dans les yeux et il patienta quelques instants, comme il avait l'habitude de faire avec tout le monde; puis enfin, il ouvrit sa bouche.

« Oui, ça va merci. Pourquoi cette question ? »

Il déclara cela d'un ton totalement neutre, sans sentiments ni sensation. Certaines personnes trouvent que son ton neutre - presque offensant - est très, comment dire, mal poli mais lui, personellement, fout pas mal de ce que ça fait aux yeux des gens. Par politesse, il se releva de par terre et s'appuya contre le mur les mains dans les poches, laissant sortir que ses pouces.

Le jeune homme se releva, un air sur le visage un peu... comment dire ? Dérangé. Opale se sentit un peu honteuse. Mais quoi ? Ce n'était tout de même pas ça faute si elle avait eu peur ! La dernière fois qu'elle avait eu une crise, elle s'était litéralement éffondrée par terre. & elle ne s'était pas relevée.

« Oui, ça va, merci. Pourquoi cette question ? »

On aurait dit qu'il n'aimait pas vraiment la remarque de la jeune fille. Elle avait juste demandé si ça allait, ce n'était pas grand chose. Mais ce n'était pas possible, ça ! Tout les gens d'ici étaient-ils anthipatyques ? Oh... pourquoi avait-il fallu que Laura & Jilian lui relègue ce ranch ? Parce que tu était douée, lui souffla une petite voix. Franchement, je ne sais pas où elle est allée chercher ça. J'était surtout droguée & sacrément fermée, oui !

"- Je suis désolée, vous aviez l'air... je ne sais pas. Pas très bien, en tout cas."

Quoi, qu'est ce qu'elle aurait pu dire ? Qu'elle avait tendance à un peu trop sécrouler par terre, elle ? Tu parles d'une gérante d'établissement, toi ! La jeune femme se passa une main dans les cheveux, nerveuse. Tout ce qu'elle demandait, c'était de pouvoir partir, & vite.
& puis, elle se ressaisit. Où était passé son animosité habituelle ? Opale releva ses yeux bleu profond, cernés de noir, dans ceux, bleus aussi, de la personne en face d'elle. Il avait tout dit d'un ton neutre, elle aussi pouvait le faire sans problèmes. A ce jeu-là, elle n'était pas mauvaise. Non, & tout l'inverse, même.

"- Je suis désolée, vous aviez l'air... je ne sais pas. Pas très bien, en tout cas."

« Écoutez, vous n'avez à vous excuser alors que vous me demandiez poliment comment je me sentais. C'est plutôt à moi qui suis désolé d'avoir réagit comme cela envers vous. Veuillez m'excusez pour mon comportement »

"- Ce n'est rien. Je suppose que vous ne vous attendiez pas vraiment à rencontrer quelqu'un dans la bibliothèque à une heure si tardive."

Effectivement, pour une personne qui a l'habitude de ce coucher à une heure raisonnable, ça surprend de voir quelqu'un traîner à cette heure-ci dans n'importe quelle pièce de n'importe quel établissement mais Eddy, lui, ne trouvait pas ça totalement surprenant parce qu'il faisait souvent pareil que la jeune femme. Il sortit une main de sa poche pour la passer dans ses cheveux coiffé en l'air; son passage laissa une mèche rebelle mais ça ne se voyait pas car sa coiffure était entièrement constituée de mèches rebelles. Bref, il regarda la jeune femme et il tira sur sa bouche pour laisser apparaître un sourire qui ferait fondre beaucoup de filles. Une chose est sûre c'est que Eddy avait quand même envie de changer parce que sourire ne faisait pas vraiment parti du « Eddy McGarden's vocabulary ». De réagir de la sorte n'était pas une manière ou je ne sais quoi pour se faire remarquer mais c'était tout simplement son caractère - son SALE caractère ! Mais il était ici pour aider les montures qui avait besoin d'aide mais aussi pour essayer de changer ce qui ne serait pas de tout repos mais il le savait très bien.

« Je euh non vous euh »

Eddy avait du mal à parler, peut être la fatigue ou tout simplement la timidité - je pense que c'est plutôt la fatigue parce que monsieur le lunatique ne connaît pas vraiment la timidité. Toujours avec la même main, la gauche, il approcha l'index de sa bouche et se rongea l'ongle - chose qu'il faisait très souvent puis il se redressa sur lui même, se décolla du mur et sortit sa main droite de son autre poche puis la tendit vers la jeune femme.

« On a pas fait les présentations je crois ... Je m'appelle Eddy McGarden, de DARWIN »

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