| | Le mirage de noël - Lowena | |
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Invité Invité
| Sujet: Le mirage de noël - Lowena Sam 3 Jan - 13:54 | |
| Bonjour ! Je me présente, je suis Lowena, la soeur d'Evangeline ! Elle m'a parlé de votre concours écrit et moi l'idée d'un concours de noël m'avait vachement emballé, j'ai donc écris un petit texte... En retard certainement, mais si ça vous dit, je vous le poste - Spoiler:
Le mirage de Noël
Sous l'effet de la lueur dorée tombant de la lucarne recouverte de poussière, Noah battit des paupières avant de s'étirer comme un chat en baillant à s'en décrocher la mâchoire. Son bras retomba sur le matelas, et elle garda un instant les yeux ouverts sur le plafond, contemplant silencieusement le ciel et laissant les souvenirs remonter doucement.
Qu'avais-je à faire aujourd'hui ? Rien. Je suis en vacances depuis une semaine déjà et ça fait une semaine que je ne fais rien. Pourtant... Je suis sûre que j'ai quelque-chose à faire, mais je ne sais plus ce que c'est. Quelque-chose dont je dois me rappeler... Bon, quel jour était-on déjà ? Ah oui... Noël...
La jeune fille soupira en tournant la tête vers l'endroit où sa main était retombée, disparue sous l'épaisseur de sa couverture.
Sous la lucarne éclairée par la lumière de l'aurore, la poussière de la pièce tournoyais lentement, se déposant sur elle et ses vêtements sans que cela la trouble outre mesure. La pièce était petite, plutôt encombrée mais malgré tout une douce chaleur y régnait constamment, Noah réchauffant la pièce en y passant toute ses nuits, veillée par les étoiles. Ça n'avait malheureusement pas été le cas depuis plusieurs semaines, l'hiver ayant laissé le champ libre aux nuages, le soir et malgré ses yeux scrutant l'immensité sombre, pas une seule de ses amies lumineuses n'avait pointé le bout de son nez. Comme tout les ans, c'était ce simple fait qui lui lacérait le moral et la laissait se réveiller d'une humeur de chat mouillé tout les matins.
Vraiment, Noël... Quelle poisse ! Vivement l'été.
Énervée contre elle-même, les nuages, Noël et le monde entier, la jeune fille écarta d'un geste le tas de tissu qui la recouvrait et s'assit en frissonnant quand ses pieds rencontrèrent le sol bétonné et froid.
Cela faisait maintenant trois mois que Noah et sa famille avaient emménagé dans cet appartement, au dernier étage d'un gratte-ciel, dans le 2cnd district d'un quartier du Bronx. Ils avaient quitté leur grands-parents qui vivaient jusqu'à présent avec eux, en Virginie. Un beau pays avec de grands espaces et d'immenses plaines et forêt qui recouvraient presque entièrement les possessions de ses grands-parents. Ceux-ci tenaient un ranch là-bas. Il avait été créé par un de ses ancêtres et se transmettait de générations en générations. Naturellement, Noah était tombée dedans toutes petite et elle avait su monter avant même de savoir marcher.
Elle attrapa son peignoir, pendu à une poignée de tiroir et s'en recouvra en sortant de sa chambre à petits pas. Comme tout ceci lui paraissait lointain... Depuis que ses parents et ses grands-parents s'étaient férocement disputés sur un sujet qu'elle ignorait, Noah n'avait plus vu ne serait-ce que le bout de crinière d'un cheval, excepté celui qu'elle gardait caché de ses parents dans son coffret à trésor.
Elle rentra dans la cuisine en trainant des pieds et en ouvrant le frigo, attrapa la barquette de lait qui trainait avant d'en avaler une partie sur place. Aucun problème de ce côté-là, elle était bien la seule de la famille, avec son grand-père à en boire. Reposant celle-ci où elle l'avait trouvée, elle attrapa un morceau de pain qu'elle lança dans le grille-pain d'un geste de professionnel avant de sortir le beurre du frigo pour le poser sur le bar, récupérant au passage sa tartine déjà grillée pour la croquer en regardant à travers la fenêtre la ville fourmiller trois cents mètres sous ses pieds.
Au son des chaussons rappant le sol, elle tourna la tête pour voir arriver sa mère, le visage encore plein de sommeil.
- Déjà debout à cette heure-ci ? Mais tu sais que tu es en vacances ?
- Oui...
- En plus, c'est noël, tu devrais te reposer pour fêter ça cette nuit.
- Désolée maman, mais je n'ai pas l'intention de faire la fête.
Sa mère haussa les sourcils, surprise et ouvrit le placard en cherchant ses céréales.
- Dis-moi pourquoi, c'est noël tout de même.
- Justement.
- Eh bien quoi, justement ?
La femme soupira et voulu s'installer à côté de Noah mais celle-ci se leva en posant juste son couteau dans le lave-vaisselle et quittant la pièce sans un mot, sous les protestation de sa mère.
- Noah, explique-moi s'il-te-plaît !
La demoiselle rentra dans sa chambre en enlevant son peignoir, ressentant la chaleur de la pièce sur son corps et chercha du regard ses vêtements, cachés quelque-part parmi les meubles. Trouvant finalement ceux-ci coincés sur la barre qui soutenait son bureau, elle se contorsionna pour arriver en-dessous et tendis le bras pour réussir à agripper son jean. Se redressant en évitant de se cogner la tête contre son bureau, elle ouvrit son tiroir pour récupérer un peu au hasard ses vêtements du jour et commença à s'habiller. Se rendant finalement compte que ses chaussettes se trouvaient toujours sous sa table de travail, elle haussa les épaules en attrapant d'une main ses bottes. Tant pis, c'est pas ça qui allait la tuer après tout.
Sortant de son cagibi avec quelques contorsions, elle s'avança dans le couloir en lançant un léger 'jour à son père qui venait de la croiser, attrapa son manteau, son écharpe et son bonnet en les enfilant à tour de rôle pour finir par ses bottes qu'elle avait posé par terre. Sa mère s'approcha d'elle, pas encore habillée et se dirigeant certainement vers sa chambre pour cela mais elle s'arrêta en face de sa fille et croisa les bras en soupirant.
- Noah, où tu vas.
- Faire un tour.
- Écoute, je sais bien que tu nous en veux toujours et que tu adorait tes grands-parents mais essai de nous comprendre.
- Je n'ai rien à comprend du tout, je ne suis pas dans vos histoires, tout ce que je vois, c'est que tout les quatre, vous m'avez obligés à faire un choix qui m'a brisé le coeur.
- Je te suis très reconnaissante d'être venue avec nous, mais tu as tellement changé.. Si tu te plaisait plus avec eux, il fallait choisir le ranch.
Noah stoppa son geste pour fermer sa chaussure et redressa lentement la tête, fixant un point invisible dans le mur. Une lueur triste traversa un instant ses yeux clairs mais elle se redressa finalement sans rien dire et ouvrit la porte de l'entrée sans jeter un regard à sa mère.
La porte n'eut pas le temps de claquer que la demoiselle avait déjà commencé à descendre les marches. Elle avait toujours tenté de n'utiliser que les marches, où qu'elle aille, quoi que ce soit, et avec qui.
Elle avait bien tenté pour le gratte-ciel dans lequel elle habitait, mais soyons honnêtes, pour cent cinquante mille marches, elle n'avait pas non plus snobé longtemps l'ascenseur.
S'avançant dans les rues au hasard, le visage emmitouflé dans son écharpe, Noah avançait sans même regarder où elle allait, avançant à l'aveuglette dans les rues bondées de New York. Il arrivait que des passants la bousculent un peu, mais ils allaient tellement vite que la plupart du temps ils ne le remarquaient même pas et continuaient d'avancer sans s'excuser. Noah se mit à dévisager ces marcheurs pressés par la soirée qu'ils avaient préparés en retard. Elle croisa un couple, en train de se hurler dessus comme pas deux, essayant tout les deux de faire porter à l'autre l'oubli du cadeau du gamin de cinq ans qui leur servait de fils, un pseudo-clochard qui quémandait une aumône pour manger quelque-chose de chaud au réveillon, une petite fille qui pleurait en cherchant ses parents dans la foule, une grosse dame qui courait en soufflant comme un hippopotame pour attraper son bus, un papa pressé derrière elle qui entrait en trombe dans un grand magasin de jouet et plus ou moins de gens portant des cadeaux ou de la nourriture dans leurs bras. La jeune fille n'aimait pas cette ambiance, où tout le monde court, où personne ne se soucie des autres et où tout l'intérêt s'arrête à son bonheur personnel.
Elle, en virginie, quand elle croisait quelqu'un que ce soit dans la rue ou dans les bois, qui que ce soit elle le connaissait forcément et il avait droit à un grand salut de la main accompagné d'un sourire et d'un arrêt le temps de se demander comment ça va, comment vont les gens et la famille. Là-bas, les gens étaient beaucoup plus respectueux, que ce soit envers les autres, les inconnu ou la nature. Noah souffla et laissa la buée de son souffle caresser ses joue en laissant son regard vague parcourir les rues en face d'elle.
C'est alors qu'elle LE vit. Juste au coin de la rue, seul et à un endroit où, miraculeusement, personne ne passait. Fier et beau, il la fixait en soufflant une buée chaude de ses naseaux. Un magnifique pur-sang alezan trônait là, debout dans la neige, en plein milieu de Manhattan. Noah s'arrêta instinctivement de marcher, cligna des paupières et ouvrit la bouche en retenant un cri de la franchir.
Mais... Mais... Qu'est-ce que...
Le cheval renacla et secoua la tête en laissant ses crins fins s'emmêler avec la neige avant de reposer sur son encolure douce. Il dressa les oreilles, comme pour lui proposer de le suivre et détourna la tête en s'avançant dans l'allée perpendiculaire à celle où se trouvait Noah en y disparaissant complètement, sa queue fouettant l'air une dernière fois avant de disparaître, comme avalée par le mur de la maison qui faisait l'angle. Après quelques secondes, le choc laissa placa une émotion intense, un besoin de revoir ce cheval et de comprendre comment il était arrivé là. La jeune fille se mit à courir en écartant quelques passants, elle se précipita dans la rue où il avait disparu et s'arrête exactement à l'endroit où il se trouvait il y avait à peine quelques secondes en se stoppant net. La foule, devant elle. Les gens qui marchaient et les voitures, mais pas de cheval. Noah sentit sa respiration s'arrêter et elle tourna la tête dans tout les sens, cherchant à l'aperçevoir. Un animal de cette taille, ça se remarque facilement !
Cependant, malgré le fait qu'elle cherche avidement autour d'elle, elle n'aperçut pas l'ombre d'un cheval. Complètement perdue, elle finit par lever les yeux au ciel dans l'espoir d'y trouver sa réponse mais la neige continuait de tomber inlassablement et les gens autour d'elle commençaient à la regarder bizarrement. Alors qu'elle commençait à croire à une apparition, elle sentit une main se poser sur son épaule et elle se retourna. Une jeune fille d'à peu près son âge se tenait debout devant elle, les cheveux noirs et les yeux aussi profonds qu'un abîme, elle lui souriait, habillée de manière très légère pour le temps qu'il faisait, avec une simple veste en cuir, un jean apparemment très usé, des mitainnes noires et un bonnet de la même couleur, contrastant avec la pâleur de sa peau.
- Ca va ? Tu as l'air d'avoir perdu quelque-chose.
- Heu... Oui. Enfin, non, en fait... heu... Je ne suis pas sûre...
La jeune fille éclata de rire, un beau rire qui lui faisait penser au soleil quand il se levait le matin, succédant à ses amies les étoiles, plein de joie et de chaleur. Noah sourit, emportée dans sa sympathie. La belle inconnue secoua ses boucles sombre en continuant à parler.
- Je vois, ça m'a l'air très simple ton histoire. Allez, explique-moi. On a l'impression que tu as vu un fantôme !
Noah grimaça en souriant.
- Je vais finir par le penser...
Elle hésita et finit par lui jeter un regard questionneur que sa compagne comprit immédiatement.
- Vas-y.
- Hein ?
- Pose-la-moi, ta question que tu n'oses pas poser.
- Heu... Tu es là depuis longtemps ?
- Voyons... Là dans le sens "habiter" ou "être ici" ?
- Être ici. Tu es sur place depuis combien de temps ?
- Eh bien, à peu près cinq minutes que je poireautais en attendant que le feu vire au rouge pour traverser, pourquoi ?
- Tu... Tu n'aurais pas vu un cheval ?
La jeune fille habillée de noir ouvrit de grands yeux en la fixant d'un air étrange. Noah se gifla mentalement et grommela un "non laisse tomber", un peu démoralisée. Qu'est-ce qui lui avait pris de lui faire confiance comme ça, après tout ? Elle détourna la tête et se préparait à partir quand la jeune fille apparut soudainement devant elle, l'ayant contournée rapidement.
- Un cheval ? Tu as perdu ton cheval dans Manhattan ?
- Non, laisse tomber, j'ai pas le moral aujourd'hui, pas besoin non plus qu'on se foutte de ma gueule.
- Non, mais dis-moi ! Eh puis, tu devrais pas tirer la tronche comme ça, c'est noël ce soir !
- ... J'aime pas Noël.
- C'est dommage. Moi, j'adore la neige !
La jeune fille étirait ses lèvres d'un sourire franc et sincère qui apaisait étrangement son humeur. Notre héroïne soupira avant de détourner la tête, plus calme mais toujours intriguée par ce cheval qu'elle avait cru voir pendant un instant.
- Eh, regarde par là !
Noah tourna la tête vers son amie qui regardait le sol, toute excitée soudainement. Instinctivement, elle baissa elle aussi la tête vers le trottoire et vit, imprimées dans la neige sale piétinée par les New-Yorkais, des empreintes de larges sabots. Elle écarquilla les yeux et se baissa pour frôler du bout des doigts la forme du fer à cheval gardé par la neige.
- Tu ne devrais pas toucher par terre, c'est sale !
- Un cheval... Certainement un pur-sang. Il avait les naseaux fins et le haut du crâne assez large, très grand... Il doit peser son poids pour laisser de telles empreintes.
- Dis donc, j'ai l'impression que tu t'y connais un peu, en chevaux.
Noah se releva en gardant les yeux fixés sur les empreintes avant de les lever vers la jeune fille qui lui souriait encore.
- Mes grands-parents possèdent un ranch, j'ai toujours vécu parmi les chevaux.
Son ami s'est exclamée d'un seul coup, en écartant les bras comme pour donner plus de poids à ses paroles.
- Mais alors, qu'est-ce que tu fais ici ! A Manhattan ?
- J'en sais rien ,souffla-t-elle, j'en sais rien du tout...
P.S: la suite juste après comme mon message est, semble-t-il, trop long =S |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le mirage de noël - Lowena Sam 3 Jan - 13:55 | |
| Et voilà la suite - Spoiler:
Noah garda les yeux dans le vague alors que de tristes souvenirs remontaient à elle. L'engueulade avec ses grands-parents, le fossé cresé entre eux quatre et elle au milieu, qui servait de poid sur une balance et qui faisait ,de par ses choix, l'objet d'une compétition entre ses ancètres et ses géniteurs. La fille dû s'en rendre compte car elle l'attrapa le bras et l'entraîna parmi la foule en se mettant à parler à toute vitesse.
- Ben si les chevaux te manquent tant que ça, on va suivre les traces de celui-ci ! Logiquement, il doit être au bout, à moins qu'avec le pouvoir d'être invisible, il ai aussi celui de se téléporter ! Au fait, tu t'appelles comment ?
- ... Noah.
- Enchantée ! Moi c'est Eva.
Et les voilà parties, Eva accrochée à son bras et Noah se laissant traîner par la pile électrique noir, à la poursuite d'un cheval invisible dont l'image restait dans son coeur. Elle l'avais vu si peu de temps mais cela avait suffit; elle était tombée sous son charme.
Deux heures plus tard, les deux filles parcouraient toujours les rues de la ville sans plus pouvoir s'arrêter à parler toutes les deux, parcourant les magasins et la ville au hasard, ayant perdu la trace des sabots depuis belle lurette. Il était presque midi et le ventre de Noah commençait à réclamer son repas sans plus tarder, ce qui démarra aussi un fou rire entre les deux amies quand leurs deux ventres s'exprimèrent en même temps; elles étaient aussi affamées l'une que l'autre. Noah lui proposa de venir manger chez elle mais Eva déclina gentiment.
- Non, désolée. Moi aussi, je dois rentrer chez moi !
- Ah bon... Et tu habites où ?
- Au dixième district. Dans le Bronx.
Elle se tut en entendant parler du quartier le plus mal famé de tout New York et son amie garda elle aussi le silence tandis qu'elles marchaient vers l'immeuble de Noah. Le vent avait forcé et envoyait la neige à la tête des rares derniers passants assez courageux pour s'aventurer sous le début de tempête. Les deux filles arrivèrent juste devant la porte du gratte-ciel où se trouvait l'appartement de Noah et celle-ci leva les yeux comme pour tenter de l'aperçevoir, frisonnant sous le vent froid qui s'engouffrait sous ses vêtements.
- Bon, eh bien...
- Oui...
- ...
- ...
- Merci de m'avoir aidé à chercher.
- Oh, mais de rien.
- Et de m'accompagner pour revenir chez moi.
- Tu te serais perdue sinon ! Tu ne savais même plus où tu étais !
- Ah, ah ! Oui, c'est vrai.
- ...
- Dis...
- Hm ?
- C'est... pas le moment où on dit adieu, maintenant ?
- Je pourrais jamais te dire adieu, Noah.
- Arrête, tu vas me faire pleurer.
Eva essuya rapidement une petite larme qui tentait de se former sur le coin de son oeil et tenta de faire un sourire à son amie.
- Bon, eh bien jesais où tu habites maintenant. J'essaierais de passer te voir de temps en temps !
- D'accord ! Et bonne chance avec tes parents.
- Merci...
Après s'être jeté un furtif regard, les deux filles se tombèrent dans les bras, ayant créé en l'espace de deux heures, de profonds liens d'amitié qui, elles le savaient, ne se briseraient jamais malgré tout ce qui les différenciait. Noah rentra finalement dans son immeuble alors que Eva lui faisait un dernier signe, de derrière la grille.
- Noah !
Cette dernière se tourna vers son amie, dans un dernier au revoir.
- Je voulais te dire... En fait je ne m'appelle pas vraiment Eva.
- Ah ! Tu t'appelles comment alors ?
- Eva, c'est mon diminutif, mais en fait je m'appelle Evangeline.
- Tu n'aimes pas ce prénom ?
- Non, pas du tout..
- Eh bien alors, je continuerais de t'appeler Eva si tu préfères.
Elle se sourirent à l'unisson et se quittèrent du regard pour rentrer dans leurs chez-sois respectif sans plus se retourner.
Noah appuya sur le bouton de l'ascenseur, le coeur lourd mais tellement plus reposé que quand elle était sortie de chez elle. Elle avait une amie, une première amie dans cette ville et ne souhaitait surtout pas l'oublier ! Et puis, à l'origine de cette rencontre il y avait ce cheval merveilleux et même si ce n'était qu'un mirage, elle lui était reconnaissant de lui avoir fait rencontrer Eva. Il lui manquait mais elle ne l'oublierait jamais...
- Je suis rentrée !
Elle claqua la porte derrière elle et déchaussa ses bottes en restant dans l'entrée pour ne pas mettre de la neige partout. Sa mère semblait au téléphone et elle écouta distraitement la convertation.
- ... vient de rentrer. Oui, oui, bien sûr. D'accord, aucun problème on part juste après manger. Merci à vous aussi. Oui. Au revoir...
Le clic indiqua qu'elle venait de terminer sa conversation téléphonique et Noah entra dans le salon, débarrassée de son manteau et ses chaussures.
- C'était qui ?
- D'anciens amis. On va aller chez eux pour fêter noël.
- Hein ? Mais tu ne m'as pas prévenue ! Et puis, je te l'ai déjà dit, je ne veux pas fêter noël sans grand-père. Je n'ai jamais fêté noël sans nos grands-parents et ça ne changera pas aujourd'hui !
- Désolée, je viens de raccrocher. Nous partons après manger, car nous sommes attendus vers vingt heures chez eux. Ils habitent en Virginie d'ailleurs, ça devrais te plaire.
- Fous-moi la paix, je vous accompagnerais pas !
Le regard de sa mère se fit plus dur et toutes deux les yeux flamboyants, mère et fille s'affrontaient du regard.
- Tu iras, ton père et moi avons décidé d'aller les voir car cela fait longtemps qu'on ne les as pas vu. Ils seront contents de te revoir.
Noah ne répondit rien et partit vers sa chambre en claquant la porte en entendant le cri de son prénom, lancé par sa mère. Arrivé dans sa chambre, elle se laissa tomber sur son lit en regardant la neige s'écraser sur sa fenêtre plafonnière avec un gros soupir. Elle attrapa un paquet de gateau et commença à grignoter en attendant que ses parents viennent la chercher pour partir.
Si seulement ils pouvaient m'oublier là...
L'heure passa, un peu trop vite au goût de Noah mais ils durent partir et ne l'oublièrent pas, son père commençant à la presser alors qu'il était moins cinq. Elle embarqua de mauvaise grâce dans la voiture et boucla sa ceinture avec un geste de mauvaise humeur évident. Le voyage fut ennuyant à souhait, ses parents restant tellement silencieux que son père finit par mettre de la musique comme s'il essayait de détendre l'athmosphère ainsi. Elle contempla par sa fenêtre le paysage varier, petites routes de ville, périphérique, autoroute, pour finir par une petite route cahotant qui la réveilla. Elle ouvrit les yeux, balloté par les secousses de la voiture et frimaça en sentant son cou craquer, suite à une mauvaise position dans laquelle elle s'était endormie et en profita pour s'étirer tout les membres comme elle pouvait. Sa mère se tourna vers elle avec un demi-sourire.
- Réveillée ?
Elle n'eut droit qu'à une grimace de la part de sa fille et lui répondit en tournant la tête vers la route. Apparemment, elle et son père avaient changés de place étant donné qu'elle se trouvait du côté passager.
- Tant mieux. On arrive.
Noah jeta un regard vague vers le paysage qu'elle connaissait si bien, celui si beau de la Virginie et de ses plaines désertiques, comme là où se trouvaient... La jeune fille ouvrit un peu plus grand les yeux et dirigea son regard vers l'avant de la voiture avant de manquer pousser un cri.
A peine cent mètre devant eux se dressait le ranch de ses grands-parents, toujours aussi majestueux et aussi beau, surtout ainsi recouvert de neige. Evahie, elle regardait sans être capable de bouger s'approcher le ranch qui grandissait à vue d'oeil et en se tournant vers elle, sa mère ne put s'empêcher d'avoir un petit rire.
- Tu devrais voir ta tête... Et ferme la bouche, on dirait un poisson rouge.
Obéissant sans y penser à sa mère, la demoiselle se jeta hors de la voiture dès qu'ils furent arrêtés et arriva en courant vers la porte d'entrée qu'elle ouvrit à la volée. Elle n'entendis pas les paroles de protestation de ses parents et se jeta dans les bras de ses grands-parents, qui étaient jusqu'à présent assis devant un bon feu en regardant la télévision pour les attendre.
La soirée fut un véritable enchantement pour Noah, qui passa un des meilleurs noël de sa vie, entourée de ses grands-parents et de ses parents, qui s'étaient expliqués et excusés chacun leur tour avant de se réconcilier. L'ambiance était un peu tendue mais Noah savait bien qu'on ne pouvait pas effacer un aussi long silence en seulement une soirée, aussi elle oubliait les petits désagréments et n'arrêtait pas de rire et de distribuer des bizoux à chacun. Elle avait même eu le temps d'aller voir les pensionnaires de l'écurie qui lui manquaient tant, tous recouverts d'une gross couverture et grignotant les morceaux de carotte qu'elle leur tendais.
Vint le moment du dessert et l'habituelle "distribution des cadeaux". Noah n'avait pas pensé à offrir de cadeau pour ses parents -et encore moin pour ses grands-parents- aussi fit-elle un énorme calin à chacun en leur servant leur part de gâteau qu'elle avait préalablement coupé. Ses parents allèrent chercher dans le coffre de la voiture les cadeaux qu'il lui avaient préparés et sa grand-mère et eux déposèrent le tout sous le sapin que le grand-père avait coupé et décoré le matin même, alors qu'il venait d'apprendre que sa petite-fille viendrait les voir le soir.
- Eh bien, ma choupinette, on va les ouvrir, tes cadeaux ?
Noah sourit à son grand-père avant de sauter sur le premier cadeau qui lui tomba sous la main et se mis à le déchirer de son emballage avec entrain, aidée par son grand-père. Ca avait toujours été une tradition entre eux, elle avait toujours ouvert ses cadeaux accompagnée de son grand-père. Elle remercia sa grand-mère pour le tableau qu'elle avait réalisé avec quelques crins d'un cheval gris, et embrassa ses parents pour le superbe appareil photo qu'ils lui avaient offert. Alors qu'elle comptait aussi aller embrasser son grand-père, celui-ci l'arrêta en gronçant les sourcils.
- Eh bien, Noah, ce n'est pas terminé ! Je ne t'ai pas donné ton cadeau à ce que je sache.
- Hein ? Mais il n'est pas sous le sapin.. Avoue, papi, tu l'as oublié c'est tout !
-Non, non c'est simplement qu'il est trop gros pour l'entourer de papier cadeau.
Noah sentait son coeur battre follement dans sa poitrine et elle continua à le fixer, ses yeux verts pétillants d'impatience. Son grand-père s'approcha d'elle en lui soufflant la réponse avec une mine de conspirateur.
- Vas voir dans le manège.
En moins de deux, la jeune fille se leva de sa chaise et se précipita sous la neige en courant vers le manège de ses grands-parents. Elle arrivit à l'arrière de celui-ci et coura pour sauter et arriver à califourchon sur la haute barrière de bois, elle sentit son coeur s'arrêter de battre.
IL est là. Le magnifique alezan qu'elle avait cru voir en ville, en face d'elle, surpris par son arrivée et se reculant brusquement, il la fixa ensuite en dressant les oreilles, presque aussi surpris qu'elle. Noah resta bouche bée en tournant la tête vers la maison de ses ancêtre, entendant au loin les rires de ses parents qui devaient avoir été mis dans la confidence.
Elle descendit de son perchoir et baissa immédiatement les yeux devant l'apparence nerveuse du pur-sang et petit à petit, se rapprocha de lui en tendant la main. Il la renifla avec méfiance, les naseaux dilatés et la queue fouettant l'air et la laissa poser sa main sur son encolure.
Je n'arrive pas à y croire, tu es là. Tu es vraiment là puisque je te touche. Mais qu'est-ce que tu faisait à Manhattant, mon grand !
Comme répondant à ses pensées, le cheval posa sa tête contre son ventre et Noah eu un sourire doux.
- Mirage...
Le pur-sang ainsi baptisé frotta doucement sa tête contre elle sans plus bouger et Noah ferma les yeux.
Décidemment, Noël lui réservera toujours autant de surprise...
En espérant tout de même que les modérateurs acceptent ma "façon de faire" en ne me présentant pas (je ne tiens pas à m'inscrire réellement, surtout vous faire partager mon histoire =P) Wala, bonne lecture =D |
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