Arrivée d'Opale Akaku

La voiture et le van roulaient depuis pas mal de temps déjà. Transporter Sorrow d'un pays à l'autre avait été une vraie galère. D'autant plus qu'elle avait fait le voyage avec Jack, son faux père, et faire le voyage avec un homme si peu intérressant n'était pas vraiment au goût d'Opale.

Elle avait branché son Mp3 dans ses oreilles, avait monté le son au max, et avait laissé ses artistes préférés se succèder en geulant leur rock. C'était sa façon d'exprimer son refus de parler. Muse, Katy Perry, Pep's, Big soul, Alphabeat, Yellow generation, Origa, Dolly, Manu, Pink, Mickey 3D, et tout les chanteurs de génériques de mangas dont vous ne soupsonnez même pas l'existence.
Opale détestait Jack, son faux père, un homme si banal et incompréhensif. Sans cesse, elle se répètait dans sa tête "il faut que tu respires", ça l'aidait à se concentrer.

Cinq minutes avant d'arriver, elle enleva ses écouteurs et se tourna vers l'extérieur. Les paysages défilants devant elle, à travers le carreau, étaient tous plus beaux les uns que les autres. Puis, les paddocks d'Heartland se profilèrent à l'horizon. Les brins d'herbe s'agitaient dans l'air frais.
Enfin, le van s'arrèta devant un chemin bordé d'arbres.

"-Arrêtes-toi là, ordonna la jeune fille."

Jack ne semblait pas de cet avis. Opale ne voulait pas de lui un instant de plus à ses côtés. Cet homme lui avait tant répété que son père n'était qu'un assassin, et qu'il n'était pas en taule pour rien, et que sa mère était plus pute que chanteuse, qu'Opale ne le supportait plus. Sa mère était une femme très bien, avec un voix en or et le coeur sur la main. Mais elle était morte deux jours après l'anniversaire des deux ans d'Opale, et si la jeune fille détestait bien quelque chose, c'était la façon dont Jack salissait la mémoire de cette femme, à la fois étrangère et absente, et à la fois mère mystérieuse.
Quant à son père, rien ne prouvait qu'il avait fait se qu'on lui atribuait. Pas aux yeux d'Opale, en tout cas. Son père avait toujours été quelqu'un de très bien, aussi, qui avait endossé pour sa fille le rôle des deux parents, et qui avait beaucoup souffert de la sollitude.

"-Non, Opale, je t'emmène jusqu'au bout."

Opale serra les dents.

"- Laisse moi ici, déclra t-elle.
- Non.
- J'ai dit : laisses moi ici !"

Sans attendre de réponse, la jeune fille ouvrit la portière de la voiture, qui pourtant roulait encore. A faible vitesse, heureusement.
Jack, au volant, freina brusquement. Un hennissement plaintif à l'arrière fit comprendre à Opale que le cheval n'avait pas apprécié. Elle se précipita vers le van, et abaissa rapidemment la rampe. Elle fit descendre le cheval, doucement.
Jack, rouge de colère, surgit devant elle et se mit à l'injurier. Opale aurait juré que les chevaux, à l'autre bout des paddocks, devaient l'entendre gueuler.

Sorrow, les muscles noueux et puisants, l'encolure puissante arquée, les crins fins, les membres longs, l'oeil intelligent, se tourna vers l'homme. Il n'aimait pas vraiment que l'on invective sa maîtresse. Opale lâcha la longe et le laissa faire.
Le cheval, une lueur de détermination dans les yeux, bondit vers Jack, qui se repplia vers l'arrière. L'étalon tandit son encolure puissante et, la tête penchée de travers, fit claquer ses dents à l'oreille de l'homme.
Pendant ce temps, Opale, dans un calme légendaire, avait déchargé ses affaires. Selles, brides, couvertures, couvres-reims, tapis de selle, amortisseurs, guêtres, cloches, bandes de repos, boîte de panssage, et son bagage, qui contenait tout se que pouvait contenir un sac de fille.

"-Sorrow, appela t-elle, viens mon amour."

Le cheval rappliqua, et Opale laissa ses affaires sur le côté. Je reviendrais les chercher plus tard, se dit-elle.

Elle reprit la longe et s'éloigna avec Sorrow, restant à hauteur de son épaule. Opale détestait les cavaliers qui trainaient leurs chevaux en tirant comme des idiots.

Derrière, Jack partit sans rien dire, buté. Bon débarras. Opale arriva alors dans la petite cour d'Heartland. C'est là que les choses se compliquèrent. Le cheval s'agita, décelant la présence d'autres personnes. Comment voulait-elle qu'il s'habitue à cet environnement ?!

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